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À la recherche de la libre mobilité, citoyennetés alternatives au XXIe siècle


Président Han Chang-woo, Maruhan, le plus grand opérateur de pachinko du Japon


À la recherche de la libre mobilité, citoyennetés alternatives au XXIe siècle ( Président Han Chang-woo, Maruhan, le plus grand opérateur de pachinko du Japon)

Au XXe siècle, les Zainichi ont soutenu le colonialisme japonais et la guerre japonaise en Corée, puis le conflit idéologique et la partition, et le traitement discriminatoire des Japonais à leur encontre s'est accentué. Aujourd'hui ils ne peuvent retourner dans leurs villes natales, sont installés dans le pays mais demeurent des apatrides et des errants.


Le terme "Zainichi coréen" désigne les résidents permanents installés au Japon : ceux qui ont conservé leur nationalité Joseon, ceux de nationalité nord-coréenne ou sud-coréenne, et aussi des citoyens d'origine coréenne ayant acquis la nationalité japonaise par naturalisation.

La notion d'homogénéité ethnique a joué un rôle puissant dans la construction des États-nation modernes. Les gouvernements l'ont souvent utilisée dans le but d'unir leurs citoyens, construire un front unifié contre l'étranger, ennemi potentiel, et renforcer l'État-nation. Certains régimes tyranniques, comme l'Allemagne nazie, ont activement perpétué ce concept pour justifier un contrôle totalitaire. Le développement de l'État japonais moderne n'a pas fait exception dans la propagation de cette vision.


Il y a à peine 30 ans, jusqu'au début des années 1990, les frontières territoriales entre pays dominaient le destin de toutes les vies, et les nationaux à l'étranger avaient grand mal à surmonter ce fait et à atteindre l'indépendance économique et le succès dans d'autres pays que le leur. Désormais, la nationalité n'est plus affaire de destinée mais un choix que vous pouvez faire selon des nécessités telles que le patrimoine et la valeur des actifs à sécuriser pour l'avenir de votre famille. Un outil de libre mobilité.

Nous sommes entrés dans une nouvelle ère dans laquelle les citoyens locaux se voient rejoints par des résidents étrangers temporaires ou permanents, lesquels s'installent dans les pays qui leur offrent le plus d'opportunités économiques et un meilleur environnement éducatif pour leurs enfants. De plus en plus de personnes quittent leur ville natale et s'installent dans des endroits qui leur étaient inconnus, ou se déplacent entre différents continents, changeant selon les saisons. Pour les détenteurs de passeports occidentaux, un des effets de la mondialisation est que les individus sont susceptibles de se déplacer librement dans la recherche d'un emploi sans frontières. Le mode de vie 'digital nomad', les nouveaux mariés ne s'installent pas dans une ville fixe, mais se déplacent en permanence en travaillant en internet, c'est s'habituer à un mode de vie plus attrayant et plus dynamique.

Mais tout le monde n'aspire pas à la vie dans un lointain pays étranger. Certains y sont poussés par le pouvoir, dizaines de milliers de réfugiés, exilés et demandeurs d'asile : syriens, irakiens, afghans, ukrainiens… Et si d'autres millions de jeunes africains fuient leur patrie c'est pour raisons économiques.

De même, après la libération en 1945, de nombreux Zainichis sont restés au Japon pour raisons économiques. Certaines personnes ont épousé des Japonais et se sont naturalisées japonaises, d'autres ont craint d'abandonner ce qu'elles avaient si durement gagné car les actifs qu'elles pouvaient conserver étaient strictement limités si elles rentraient chez elles. Parmi celles qui sont rentrées en Corée, un certain nombre est retourné au Japon à bord d'un navire de contrebande parce qu'il n'y avait peu d'emplois dans la péninsule coréenne, si chaotique à cause de la guerre.




Président Han Chang-woo, Maruhan

le plus grand opérateur de pachinko du Japon




Maruhan est une entreprise gigantesque qui exploite actuellement plus de 310 magasins à travers le Japon, employant 12 505 personnes en 2017.

Son président Han Chang-woo était en 2015 septième au classement Forbes des personnes les plus riches du Japon avec une fortune estimée à 4,2 milliards de dollars. De manière spectaculaire, le président Han a mené son activité en tant que Han Chang-woo, rejetant l'utilisation d'un nom japonisé, principe la plupart du temps adopté par les Coréens vivant au Japon. Ses enfants ont également conservé leur « han » originel. S'il s'est fait naturaliser en 2011, Han souligne qu'il est d'origine coréenne, quelle que soit sa nationalité. C'est pour lui une conviction profonde que la nationalité et l'ethnicité sont séparées et qu'un changement de nationalité ne coupe pas les racines. Ce qui est unique, c'est que même après la naturalisation, son nom Han Chang-woo est resté en caractères chinois. Telle était la condition qu'il avait stipulée. On dit qu'il a fait pression sur les autorités japonaises et n'aurait pas procédé à un changement de nationalité si elles ne l'avaient pas permis. Il est également connu internationalement sous le nom de « Han Chang-woo ».



Les troisièmes et quatrièmes générations des personnes qui se sont vues contraintes de rester au Japon parce que prises au piège de l'histoire moderne tordue de la péninsule coréenne constituent désormais les principales classes de Zainichi.


Certaines ont acquis la nationalité japonaise dans l'espoir d'alléger le poids de la discrimination, d'autres ont conservé leur nationalité coréenne et enduré le sentiment d'aliénation causé par la culture japonaise. La plupart des pays développés du monde occidental, et le Japon lui-même, reconnaissent les enfants étrangers nés et éduqués dans le pays comme leurs propres citoyens, mais le Japon ne reconnaît pas les Zainichi comme japonais.


les Bidouns au Koweit

Bidouns des déserts du Koweit, Zainichis au Japon et ex-URSS en Lettonie : tous apatrides.

Les Bidouns installés aux États-Unis le disent :

« Notre vision du Moyen-Orient s'étend à l'Inde, elle s'étend à L.A. Elle ne répond certainement pas aux attentes de votre “choc des civilisations”, vision si omniprésente pour vous. »

Après la fin de l'empire soviétique, le signal clair d'un nouveau cosmopolitisme numérique a été donné, encouragé par les nouvelles technologies. Dans l'esprit d'une époque où la citoyenneté n'est plus une certitude, le terrain est devenu la plaque tournante des répercussions internationales des ONG se consacrant aux droits humains et pour l'éblouissement d'un réseau tentaculaire d'artistes, d'écrivains, de conservateurs et de designers.

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