« Grand Swing », balançoire géante – 6 m de haut – installée par Phoenix Jeju à Seopjikoji
Depuis la levée de la quarantaine corona, la route a été réouverte, et en ce début avril on peut de nouveau écouter le murmure de vérité des vagues de fleurs de colza jaunes : elles se souviennent de la douleur de Jeju.
En avril, l'île se couvre d'une vague d'orge verte et de fleurs dorées. Si les fleurs des colzas de Jeju ont éclos vers février, avril les ouvre à leurs plus belles tailles et couleurs. à Seopjikoji, on vient en admirer un vaste champ. Ce qui rend spécial le paysage de colza de Seopjikoji, c'est sa topographie unique, au faîte d'une belle falaise côtière surplombant la mer orientale et le pic Seongsan Ilchulbong. Sur l'île de Jeju, les fleurs de colza sont à leur apogée du début à la mi-avril.
-Seongsanpo Ilchulbong Peak-
Noksan-ro, Gasiri, Pyoseon-myeon, Seogwipo-si
Au printemps, c'est le plus bel endroit pour conduire/apprendre à conduire. De part et d'autre d'une route d'une dizaine de kilomètres, une symphonie de fleurs : colzas et cerisiers. Le site peut être bondé tellement il est célèbre. En conséquence, printemps 2020 les fleurs de colza avaient été déchiquetées et renversées afin d'empêcher que leur beauté entraîne une propagation du Coronavirus.
Et l'an dernier, le festival de fleurs organisé du 8 au 10 avril chaque printemps par les résidents s'est transformé en drive-festival, de manière à permettre aux visiteurs de profiter des fleurs de colza sans quitter leur volant, et sans s'arrêter.
La route Jeju 4.3 d'après le roman
'Oncle Soon-i'
Lorsqu'on demande aux habitants de la péninsule ce qui leur vient à l'esprit lorsqu'ils pensent à l'île de Jeju, la plupart énumèrent : Seongsanpo Ilchulbong Peak, la mer d'émeraude et un port magnifique, les Jeju haenyeo (femmes qui vont pêcher des fruits de mer) et les pêcheurs, des forêts luxuriantes, les magnifiques champs de fleurs de colza, de fantastiques couchers de soleil, la plus grande grotte de lave au monde, et tant de cafés et restaurants en bord de mer…
Bien sûr que ces images-là, instaurées depuis longtemps, font partie de l'identité de Jeju. Cependant,
« les belles destinations pour lune de miel auxquelles vous invite Jeju sont toutes, sans exception, des lieux de massacre sur lesquels nous devons méditer. »
Selon les mots du poète Lee San-ha (Halla-san), « ces massacres se sont assoupis sur leurs lames mordantes/la morsure de leurs lames », et sous chaque lieu dort un fragment d'une histoire que nous ne devons pas oublier : son appellation euphémisée, l'incident de Jeju 4·3, est en réalité une tragédie déchirante, laquelle déclenché le 3 avril 1948, s'est prolongée sept ans et sept mois jusqu’en 1954. Cette douleur historique, également connue sous le nom du soulèvement du 3 avril, peut être appréhendée à travers la peinture du village de Bukchon 4·3-gil tel qu'il apparaît dans le roman 'Oncle Soon-i' de Hyun Ki-young.
Village de Bukchon, Hamdeok Beach
Les eaux sans fin d'Hamdeok sont si claires qu'il suffit de s'y pencher pour voir nager les poissons. Mais pour les gens de Jeju ce n'est pas là un endroit romantique.
Le 3 avril 1948, près de 400 civils innocents ont été massacrés à Bukchon par l'armée et la police. Prétextant que deux soldats avaient été tués lors d'une attaque surprise contre les forces armées, en représailles le 2e régiment a fait le choix de tirer sans discernement sur les habitants. Parmi les 400 victimes, des nourrissons, des enfants : des âmes qui n'avaient à voir avec aucune idéologie, de gauche ou de droite fut-elle.
Depuis, ce qui demeure à ce jour le plus grand chagrin de toute l'histoire de Jeju est demeuré enseveli par le silence. À l'époque même, tout le monde avait peur, et alors même que tant de personnes avaient été assassinées, les familles n'ont pas osé réagir. La musique retenait son souffle, disait-on, et cette peine inconsolée reste à Jeju telle une plaie ouverte. Ces dernières années, afin que le massacre ne soit plus effacé, les citoyens de Jeju ont créé divers événements et mémoriaux symboliques.
Seoubong, grotte impériale japonaise de Jinji : le dernier refuge
Passé le Nervonsungi Memorial Hall, le parcours Jeju 4·3-gil est jalonné de rubans blancs et rouges, et ne présente aucune difficulté. Les couleurs blanc et rouge des rubans représentent respectivement "la pureté, l'innocence, la paix" et "la passion, le sacrifice et la vérité".
Telle est la perception que les habitants de Jeju conservent du si mal nommé 'incident„ du 3 avril. Leur innocence, leur noble sacrifice pour la vérité et leur volonté de paix. Ils attendaient avec impatience de pouvoir l'exposer, et elle se présentera aux yeux du monde dès cette année 2022… plus de 70 année après la tragédie. Cette reconstitution de la grotte Jinji de Seoubong, ancienne construction d’une entreprise japonaise, se visite tandis qu'on remonte le chemin étroit au pied de la montagne à l'extérieur du sentier existant. Le site a d'ores et déjà été désigné “patrimoine culturel moderne de la Corée”.
Dans 'Oncle Soon-i', il est raconté que la lutte entre la gauche et la droite avait mené si loin que la vie se voyait partout menacée, par des communistes armés la nuit, par les militaires et policiers le jour. L'histoire réelle témoigne que des civils terrorisés se sont cachés dans cette grotte au pied du mont Halla, y emportant sur leur dos marmite, riz et le minimum nécessaire à leur survie.
Seoubong 169, Hamdeok-ri, Jocheon-eup, Jeju-si, Jeju-do
Dangpat, situé à Dongbok-ri, est le lieu du massacre perpétré par les militaires.
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