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Manifestations des Chinois à Paris et les Outils 'Soft Power-Masks'


Lutte pour l’unité chinoise, mais loin de l'intégration des citoyens à Paris.

Le 1er juin 2010, une bagarre entre un Chinois et un groupe de jeunes du quartier de Belleville déclenche la première manifestation communautaire. Ce soir-là, suite au vol d’un sac lors d’un mariage, A-Wu, un jeune Chinois, tire au pistolet sur les agresseurs. Il est immédiatement arrêté par la police, arrestation qui provoque l’indignation de la communauté. Pendant la nuit, des milliers d’appels demandent de 'sauver notre héros A-Wu'. L'association Huiji, qui avait été fondée en 2003 suite au mouvement des sans-papiers chinois en grande précarité, et les commerçants de Belleville lancent une pétition. Le 9 juin, dans Nouvelle Europe, journal financé par le gouvernement chinois, un reportage annonce le projet d’une manifestation le 20 juin pour défendre les droits des immigrés chinois.


Deux approches se confrontent. Côté communauté, on considère les agressions à Belleville comme un problème dû à la ségrégation urbaine et à l’échec du vivre ensemble : on prépare donc la manifestation avec l’ensemble des associations de Belleville en se liant à des ONG françaises antiracistes, maghrébines et musulmanes. Mais les associations de commerçants chinois, représentées par l’ARCF et soutenues par l’ambassade de Chine, confient à P. C., avocat français et président d’une association bellevilloise, le soin de déposer la demande de manifestation à la préfecture et de s’occuper de la procédure administrative. Pour ce dernier, opposé à la gauche et peu favorable aux sans papiers, la manifestation doit “être apolitique”. Du même coup, il exclut Huiji de l’organisation. Malgré le slogan « Fan baoli, yao anquan ; Zhongguoren, Yao Tuanjie ! (Non à la violence, Oui à la sécurité. Chinois, soyons unis !), des provocations en fin de la manifestation seront inévitables. (Par Ya-Han Chuang en 2013).


Quand l'inégalité semble naturelle, la citoyenneté est sans doute le triomphe de la moralité et de la dignité. Les dizaines de milliers d'immigrés chinois ayant un statut légal ou illégal rêveraient – comme d'autres immigrants illégaux sans papier – d'utiliser leur nombre et le slogan <traitement d'inégalité et racisme antiChinois> comme une arme afin d'appeller à des régularisations accélérées… pour les Chinois, à travers des manifestations qui n'ont ni les moyens ni le droit de faire pression sur la Préfecture et l'institution.


À Narva, en Estonie, seulement 4% de la population parle estonien. Vu de Moscou, les autres 96 %, en Estonie depuis des générations, ont tourné le dos à la Russie post-soviétique. Cette majorité « russophone », constituée de familles d'ex-soldats de l'armée soviétique qui ne sont pas retournées en Russie après l'indépendance de l'Estonie, est à la fois interdite d'utiliser la langue russe dans l'espace politique où autant la citoyenneté estonienne ne semble pas garantir. Cet exemple nous enseigne la réalité suivante : aux yeux de l'autorité estonienne, même si les russopnones de 96% de la population ont beau considérer Narva comme leur foyer et chantenet en russe, les citoyens ne vivent pas tous en Estonie ou ils parlent la langue officielle. Le maire de Narva, qui a été élu avec 46 % des voix des citoyens de sa ville, a persisté à pénaliser ceux qui n'utilisent pas ou ne connaissent pas la langue officielle. Pour la même raison, le maire de Riga, capitale de la Lettonie les russophones qui ne parlent pas la langue officielle sur Facebook par des citoyens qui ne connaissent pas la langue officielle. (Par Dimitry Kochenov).

Bien que le monde soit supposé d'être façonné depuis toujours la vérité juridique ne recouvre jamais complètement la réalité sociale. Ces deux exemples, quoique de nature et d'ampleur très différente, Narva est clairement un exemple extrême, disent une seule vérité juridique. Seuls les vrais citoyens ont accès à l'égalité, l'éducation, la liberté et la protection sociale.

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Le 31 mai 2011, une nouvelle agression a lieu à Belleville lors d’un mariage. En combattant les agresseurs, le fils d’un restaurateur est roué de coups et tombe dans le coma. Instantanément tout comme en 2010, les internautes du forum Huarenjie (journal chinois) se mobilisent et appellent à une autre manifestation contre l’insécurité à Belleville. L’Association des Jeunes Chinois de France (AJCF) composée par la deuxième génération d’immigrés chinois et travaillant et l’Association des commerçants bellevillois (ACPC), ainsi que plusieurs associations de commerçants indépendants organise le scénario d'une manifestation programmée pour le 19 juin 2011 et dont le slogan fétiche est : « Liberté, oui ! Égalité, oui ! Fraternité, oui ! Et …Sécurité ! ». Rhétorique qui récupère les valeurs républicaines afin d’assimiler la sécurité à un droit fondamental des… citoyens. Lors de cette manifestation, tandis que les drapeaux chinois sont invisibles, le tricolore (10 000 drapeaux français commandés par l'ACPC) est omniprésent. Cette manifestation qui laisse dans l'ombre le rouge communautaire, arbore une image d'assimilation réussie. La préfecture de police et l’institution salueront le message et souligneront la reconnaissance acquise.



Alors que le coronavirus bouleverse la vie américaine, les Sino-Américains font face à une double menace. Non seulement ils luttent pour éviter le virus, mais ils se retrouvent aux prises avec un racisme croissant, lequel prend la forme d'attaques verbales et physiques. D'autres Américains dont les familles sont originaires de Corée, du Vietnam, des Philippines, etc. sont eux aussi confrontés à des menaces, qui de plus les indifférencient. Beaucoup à travers le pays ont déclaré avoir peur. En 2020, parlant du « virus chinois », Trump incitait à des attaques tandis qu'en 2001 le président George W. Bush savait appeler à la tolérance envers les musulmans.

Les Outils 'Soft Power-Masks' La Corée du Sud et le Taiwan dans le contexte de la pandémie de Covid-19


Le Covid Resilience Ranking de Bloomberg a en 2020 fait régulièrement apparaître la Corée du Sud et Taiwan parmi les 15 premières nations pour leur efficacité face à la pandémie. Le gouvernement coréen, ainsi qu'une trentaine laboratoires pharmaceutiques accrédités et de firmes sud-coréennes, ont fourni un énorme effort de production de kits de dépistage et d'équipements sanitaires, exportés avec une grande largesse notamment vers les États-Unis.

L'État coréen a par ailleurs fait un geste spectaculaire en expédiant un million de masques aux vétérans des 22 pays qui avaient envoyé des combattants lors de la guerre de Corée (1950-1953).






Le 25 juin 2021, lors de la cérémonie de commémoration qui se tenait au monument aux anciens combattants de la guerre près du Pont Marie à Paris,

M. Patrick Beaudouin, président de l'association nationale des anciens des forces françaises de l'ONU en Corée, a remercié la Corée du Sud pour les 100 000 masques reçus en 2020 et en 2021 au profit des anciens du Bataillon français en Corée. (Ônomad, septembre 2021)

Taiwan, peu touché par la pandémie, deuxième producteur mondial derrière la Chine, a lui aussi pratiqué 'la diplomatie du masque', expédiant plusieurs millions de masques, à titre de don, notamment vers l'Europe.

(Par l'équipe Ô)

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