Momument sans nom, Jeju 4.3 peace park
Un "suicide de la mémoire" par lequel les insulaires terrorisés ont plongé tout souvenir dans l'oubli afin de le tuer. 55 années durant, nous avons été dupés par un certain air du temps dissimulant une « loi sur la sécurité nationale » qui désignait la recherche de vérité sur l'incident du JEJU 4.3 comme rébellion
Le nouveau président élu Yoon Suk-yeol cette année a assisté pour rendre hommage aux victimes du massacre de Jeju 4.3, promettant de restaurer l'honneur terni des victimes du massacre et de leurs familles pendant son mandat. Yoon a ainsi tenu la promesse faite en février lors de la campagne présidentielle : qu'il assisterait à la cérémonie commémorative s'il était élu.
Le massacre, euphémisé en "incident", et souvent appelé 3 avril ou 4.3, a débuté par la répression d'une manifestation citoyenne contre le gouvernement militaire de l'armée américaine en Corée et son projet d'organiser des élections pour la moitié sud de la péninsule uniquement. Nous étions en 48. La guerre dite de Corée n'avait pas encore commencé. Les manifestants ont été accusés d'être des insurgés communistes, la manifestation considérée comme un soulèvement, et ce choix perceptif du pouvoir a engendré sept années et sept mois de violence qui ont causé la mort de quelque 30 000 civils, soit environ 10 % de la population de l'île à l'époque.
« Nous nous remémorons l'histoire tragique du soulèvement du 3 avril à Jeju et des victimes innocentes du massacre. Guérir l'angoisse et soigner les cicatrices du 3 avril est de notre responsabilité alors que nous nous dirigeons vers un avenir de réconciliation et de coexistence. » a déclaré Yoon lors de la cérémonie. Le Président arborait une épingle de commémoration des victimes en forme de camélia.
En décembre dernier, l'Assemblée nationale a approuvé un projet de loi spéciale de découverte de la vérité sur l'incident dit Jeju 4.3 et la restauration de l'honneur des victimes, prévoyant que chaque indemnisation individuelle pourrait monter jusqu'à 90 millions de won (env. 69 000 euros) : cela constitue la plus haute indemnisation jamais accordée par un gouvernement coréen en raison d'un événement historique.
Les victimes du 4.3 sont aujourd'hui âgées. Il y a plus de 70 ans elles ont subi des violences d'État, et par la suite isolement extrême, exclusion et anéantissement : perte de famille et de tous liens, de leurs amis, de leur voisinage, sans même parler de leurs moyens de subsistance.
Soulèvement de Jeju
Le 1er mars 1947
Pour lire cet article Ônomad n.mai pdf ... p.16-17
Comments