Chères lectrices, chers lecteurs,
C’est avec émotion que je rédige ces quelques mots en préface du numéro spécial de la revue « Ônomad », consacré à ce grand homme qu’était Monsieur LI Jin-Mieung.
Monsieur Li est connu aujourd’hui comme un personnage réservé et très apprécié, un enseignant- chercheur de renom qui a travaillé sans relâche toute sa vie. Historien de formation, il a été une figure centrale des études coréennes en France par ses nombreux travaux et publications.
Sa carrière remarquable sera certainement contée en longueur dans ce numéro spécial. Je souhaite conter ici la petite histoire, celle qui nous a unis depuis plus de presque quarante ans, dans une relation amicale et professionnelle chère à mon cœur.
Nous nous sommes rencontrés en 1988, alors que je venais à Paris pour mon tout premier poste à l’Ambassade de la République de Corée en France, lors de la réunion des anciens élèves de la section de littérature française de l’Université Nationale de Séoul.
Depuis, alors que ma carrière m’a ramené à Paris à cinq reprises, à l’Ambassade mais aussi dans diverses institutions internationales, Monsieur Li a joué un rôle précieux de conseil à mes côtés. Son expertise était connue et reconnue, il était ainsi coutumier pour moi de faire appel à lui pour répondre à mes question diverses, liées à l’histoire ou à la langue coréenne.
L’année dernière, en 2023, il m’a fait part de son projet de quitter la France pour la Corée, pour retourner dans le réconfort de sa ville natale. Il m’a également fait part de son projet de faire don de sa collection de livres accumulés tout au long de sa carrière, à son université qui est aussi la mienne, l’Université Nationale de Séoul.
Son déménagement de Lyon à Paris nous avait permis de nous rencontrer plus souvent, ce dont je garde un très agréable souvenir. C’est alors que je visitais le Festival du Printemps coréen de Nantes, que j’ai reçu la triste nouvelle de sa disparition.
Je garde une admiration profonde pour cette longue carrière et ce grand homme, nommé Chevalier de l'Ordre des Palmes académiques par le gouvernement français, qui laisse derrière lui un grand héritage. C’est en 2009 qu’il crée l'Association française des enseignants de langue et culture coréennes. Il publiera ensuite en 2013 en collaboration avec les principaux membres de l’association, son premier manuel de langue coréenne en France, qui sera suivi par plusieurs autres. Son expertise en histoire et en linguistique ont fait de ces manuels des références pour les Français qui se lancent dans l’apprentissage de la langue coréenne, à une époque où peu d’ouvrages de la sorte étaient édités en langue française.
En tant qu’ambassadeur de la République de Corée en France, je ne peux que m’incliner face à l’immense contribution de Monsieur Li au développement des relations franco-coréenne, qu’elles soient académiques, littéraires, linguistiques ou culturelles.
Je souhaite que son héritage continue d’être célébré, et j’adresse ici mes sincères remerciements à la revue Ônomad et à sa chère épouse, Yoko Ishii-Li, pour cette belle initiative.
CHOI Jai-chul
Ambassadeur de la République
de Corée en France
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