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Forêt de Bouleaux de Chongbong par Choe Chang Ho, écrit par Han Mija

Dernière mise à jour : 6 mars 2021


République Populaire Démocratique de Corée Peinture coréenne, dite Joseunhwa (Aquarelle à encre sur papier de riz), 132 X 74 Cm, 2007


Cette œuvre représente le paysage hivernal de Chongbong en 2007, exécutée par l'artiste Choe Chang-ho (1960 ~), de l'atelier de Mansudae de la peinture Joseonhwa (Peinture Nord-Coréenne) à Pyongyang. Les matériaux utilisés dans ce travail sont le papier, le pinceau, et l'encre.


La scène se passe à la croisée des chemins dans une forêt de bouleaux caractéristique de ce paysage, Situé au sud-ouest du Mont Baekdu,Chongbong est le plus haut sommet de cette région. L'hiver est rude et la neige recouvre les sols, masquant toute végétation en dehors des arbres. Le carrefour forme une étoile blanche qui pose le décor.


Le ciel est masqué par la végétation et la luminosité de la scène vient largement du sol, mais aussi de la blancheur du tronc des arbres. Le noir et blanc dans toutes leurs nuances suffisent à composer le tableau. Le peu d'éléments présents : les arbres et leur feuillage, le sol enneigé, le ciel que l'on devine, imposent à l'artiste une expression exploitant toutes les subtilités de la technique employée. L’encre et le papier livrent ici toute leur substance et les possibilités de leurs nuances.


Les traces sinueuses dans la neige témoignent d'une fréquentation régulière des lieux. Au premier abord la forêt semble austère, mais une observation plus fine de ce lieu fait apparaître la forêt plus accueillante, la densité du noir exaltant la lumière qui pénètre abondamment au bout du chemin.


Exaltant les caractéristiques ligneuses, les bouleaux du premier plan, qui semblent juste s’élever selon la providence de la nature, sont clairement représentés en noir et blanc à l’aide de verticales soulevées de bas en haut, comme s’ils étaient photographiés.


L’arrière-plan prend la valeur symbolique d’un groupe de cigognes noires assises sur un tapis blanc, oiseaux annonciateurs de grand malheur dans la culture coréenne depuis la colonisation japonaise, alors qu’ils sont signes de longévité et d’immortalité au pays du soleil levant.


Recourant à la méthode Nongmuk d’encre foncée, dans la partie centrale de l’œuvre émerge une lumière, telle une cascade du Mont Baekdu, berceau du peuple coréen annonçant un bel avenir, en contraste avec la forêt noire luxuriante, exprimée au moyen de la méthode Dammuk d’encre claire.


La méthode Nongmuk et Dammuk, ou encore Yin – Yang, est la plus importante dans la peinture à l’encre.

Elle permet d’ajuster le degré de richesse et de nébulosité de l’encre à l’aide d’eau. Ajouter une grande quantité d’eau permet d’obtenir l’encre légère pour exprimer la ligne nuageuse et le côté nuageux. A l’inverse, l’encre épaisse accentue la ligne et exprime la densité.


En outre, l’artiste doit maîtriser précisément cette technique, la teinte différant involontairement de son intention après que l’encre sèche.



- Plus de l'encre foncée Nongmuk, - L'étape de claire à foncée

plus d'eau claire Dammuk



Dans cette œuvre, l’artiste nous donne à voir sa maestria à travers la maîtrise d’impression de l’encre et la superposition délicate de chaque point d’application dont l’intention est d’obtenir le rendu hésitant d’un avenir malgré tout incertain.


Cet aboutissement de la méthode de la peinture coréenne, à travers les efforts de représentation et les talents méticuleux de cet artiste, révèle une modernité dans l’exécution d’une figure traditionnelle, mettant en valeur les caractéristiques des méthodes nord-coréennes.


L'artiste-peintre Choe Chang-ho est né le 21 septembre 1960 à Yeonsan-gun, dans la province du Hamgyeongbukdo en Corée du nord. Diplômé du Département de peinture Joseonhwa, de l'Université des Beaux-Arts de Kim Il-Sung à Pyongyang en septembre 1983, Il a également étudié à l’Institut Répine de Leningrad en Russie avant de rejoindre l’atelier Mansudae. Il est actuellement chef du département de peinture Joseonhwa à laquelle il se consacre entièrement. Il a reçu le titre d'artiste du peuple en 2012. Élève de peintre Jeong Young-man, qui a contribué au développement de la peinture Joseonhwa par sa conception de la couleur dans la matérialisation de la perspective, il s’est distingué dans le dessin et l’interprétation détaillée par des compositions particulières. Il a appliqué cette technique aussi bien aux paysages, aux natures mortes et aux portraits.


Si l'artiste Seonwoo-young, présenté dans le précédent numéro, est un maître de la peinture détaillée aux couleurs brillantes, l'artiste Choe Chang-ho est celui de la technique traditionnelle de la peinture coréenne, une technique de coloration qui ne dessine que des Ying-Yang sans dessiner des contours. - Plus de l’encre foncée Nongmuk, plus d’eau claire Dammuk - L’étape de claire à foncée



Choe Chang Ho,

peintre nord-coréen



Peintre représentatif de la peinture Joseonhwa, il développe cet art dans un sens moderne. Appelée peinture de la fierté nationale, elle est au cœur de l'art nord-coréen. Les peintures de l'estime de soi du peuple contiennent principalement des sites historiques comme des peintures de paysage lyriques. Cheongbong est célèbre en tant que site de la bataille du Puljisan contre les japonais, conduite par le général Kim Il-Sung. Tout en restant fidèle à la technique traditionnelle et à l’idéologie du régime, cette œuvre est représentative de la nature nord-coréenne, transposée sur la toile de façon claire, concise et délicate, au moyen d’une forme réaliste.


* Han Mija, Coutances Art Center

artalamisericorde@gmail.com

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