Magasins russes de Texas street in Busan, Corée du Sud
Entre les années 1920 et 1922,
Jelena Ukraine a maintenu un État ukrainien temporaire dans le territoire de Primorsky. Environ 9 000 réfugiés de l'Armée blanche avaient fui Vladivostok pour Wonsan (aujourd'hui en Corée du Nord), et on peut estimer qu'un nombre non négligeable d'entre eux sont d'origine ukrainienne. Ils ont vécu avec les Coréens jusqu'à la libération. À cette époque, les Ukrainiens étaient hébergés de grand cœur et les échanges culturels qui ont eu lieu dans des cafés uniques ont influencé le monde littéraire et artistique coréen. Selon l'article lié, les réfugiés russes/ukrainiens qui se sont installés dans la péninsule coréenne pendant la période coloniale japonaise ont été enlevés en Union soviétique par l'armée soviétique, et les Ukrainiens vivant en Corée aujourd'hui sont de nouveaux immigrants en Corée du Sud après la dissolution de l'Union soviétique.
EN AVRIL 2022
La République de Corée autorisera les visites sans visa aux Russes… après la suspension de l'accord d'exemption de visa en raison du coronavirus. La Russie a suspendu fin mars les accords de simplification des visas avec 48 pays, mais la Corée du Sud ne fait pour l'instant pas l'objet de cette suspension. L'Union européenne et la Norvège seront affectées, tandis que la Chine, l'Inde et la Corée du Nord ont pris des mesures pour développer leurs échanges. À partir du 9 avril, les restrictions de voyage aérien avec 52 pays pris dans le cadre de la pandémie ont été abolies. Depuis la guerre la Géorgie et l'Arménie deviennent les premières portes d'accès des Russes vers l'Europe. Mais, il ne reste que trois pays développés occidentaux où les Russes peuvent entrer sans visa, avec Israël et la Turquie, et si l'accord d'exemption de visa avec la Corée du Sud est rompu, les Russes craignent de plus en plus que la Russie ne devienne un pays isolé “comme l'ex-Union soviétique ou l'énorme Corée du Nord”. Cela rappelle l'histoire du Gabon, pays qui était riche et s'est effondré une fois isolé de la communauté internationale.
Le tourisme médical, pratiqué en Corée par les classes supérieures et moyennes de Russie juste avant l'annexion forcée de la Crimée, était sur une tendance à la baisse, mais a continué d'augmenter jusqu'en 2019. Pendant leurs séjours de longue durée ces Russes de la classe supérieure contribuaient à l'économie locale, pour se loger, faire leurs courses, se déplacer, etc. mais aussi en employant des interprètes. L'accord réciproque sans visa suspendu en 2020 en raison de la crise de Coronavirus, sera levé cet avril pour les étudiants, les patients en traitement et les diplomates (sauf lorsque détourné à des fins touristiques).
Le magasin russe à Choryang de Busan, Corée du Sud
Par ailleurs l'asile pour les Russes devrait s'accélérer en Corée tant sont nombreux les journalistes, blogueurs et militants actuellement persécutés par le gouvernement russe et qui tentent de fuir la Russie. Mais en Occident, le sentiment anti-russe se développe du fait de la menace que Vladimir Poutine laisse peser sur le continent. C'est pourquoi, dans une situation où l'entrée des Russes vers l'Occident pose des problèmes d'approbation de visa, on s'attend en Corée à un afflux important de demandeurs d'asile russes. La plupart des vols directs entre la Russie et la Corée étant supprimés, le premier moyen envisagé par les Goryoin (descendants coréens établis en Russie) pour entrer à Donghae est de rallier Gangwon-do en ferry depuis Vladivostok. Actuellement, les ferries à Vladivostok n'exploitent que des cargos en raison de problèmes de quarantaine, et le transport de passagers pourra être retardé en raison des procédures des autorités de quarantaine.
Magasins russes à Texas street & Chinatown, Busan, Corée du Sud
Depuis 2015 (année où 4 Ukrainiens avaient demandé l'asile en Corée), seuls douze Ukrainiens ont demandé le statut de réfugié à la République de Corée.
Les Russes constituent le plus grand nombre de demandeurs d'asile en Corée. En 2020, 2 829 demandeurs d'asile venant de Russie ont afflué vers la Corée, et après une pause durant la pandémie, le nombre des demandes devrait augmenter de façon exponentielle sitôt que l'exemption de visa sera rétablie. Par ailleurs, la Corée n'accueille pas de réfugiés ukrainiens et le gouvernement ne se donne pour l'instant aucun moyen d'agir. Selon l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), dix millions de réfugiés ont d'ores et déjà été reçus par des pays voisins comme la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie. La Roumanie et la Moldavie montrent des réticences à les accepter. Si la Corée est relativement active dans l'acceptation des Koryoin vivant en Ukraine et simplifie pour eux la délivrance des visas, les organisations ukrainiennes soulignent que tous les pays du top 10 des puissances économiques, à l'exception de la Chine et de l'Inde, pro-russes, acceptent des réfugiés ukrainiens, mais que la Corée du Sud demeure passive.
Busan a le potentiel pour accueillir des réfugiés ukrainiens.
Pendant la guerre du Vietnam, la ville accueillait des réfugiés vietnamiens. À cette époque, environ 3 000 boat people ont ainsi été protégés par le gouvernement coréen 18 ans durant dans un village de réfugiés installé à Haeundae-gu.
Busan était une déjà ville centrale pour les réfugiés pendant la guerre de Corée, et des traces des anciens réfugiés subsistent sur les collines du centre-ville. Leurs maisons abandonnées tout du long des ruelles. Bien que la zone métropolitaine de Busan dispose d'infrastructures pratiques et d'emplois potentiels, la population ne cesse de diminuer et le nombre de maisons vacantes augmente. Celles datant de la guerre de Corée et situées dans les centres-villes constituent des options sérieuses que la métropole de Busan éclaire en les passant systématiquement en revue. Comme des réparations du bâti et des parkings sont en cours pour rendre ces logements disponibles, les réfugiés ukrainiens pourraient les préférer car ils disposent de toute l'infrastructure de la grande ville de Busan.
Si de nombreux Russes vivent déjà à Busan, la plupart d'entre eux soutiennent l'Ukraine. Si se créait un lieu de vie paisible pour les Ukrainiens et les Russes, centré sur la ville métropolitaine de Busan, cela apporterait une nouvelle vitalité à une péninsule coréenne en déclin démographique et transformerait la ville en cité de culture internationale. On l'a rappelé ans les années 1920 déjà, les Ukrainiens combattant l'ennemi russe avaient fui vers le port de Wonsan (aujourd'hui en Corée du Nord) via Vladivostok et vécu avec les Coréens jusqu'à la libération. À cette époque, les Ukrainiens étaient acceptés et des échanges culturels avaient lieu.
100 ans plus tard, le retour du même en Corée ?
On estime à environ 10 millions la population d'origine ukrainienne installée en Russie et liée par le sang, famille, fratries, le conjoint, et les proches…pas fini ?
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